Avant, dans son quartier
Quand elle a débarqué dans cette nouvelle ZUP en banlieue de Grenoble avec ses parents et sa sœur, tout était en construction. Bruit des pelles mécaniques, grues, engins de chantier de tous les côtés… Les HLM continuaient à s’élever vitesse grand V autour du sien, l’un des premiers à avoir surgi de terre. Pendant des années les champs et jardins restants ont fait place à de nouveaux immeubles.
Finies les cueillettes de fraises qui continuaient malgré tout à pousser au milieu des friches la première année ! Quel délice ! Avec sa grand-mère et sa sœur, elle partait et le grand seau vide se remplissait très vite de fraises odorantes. Tout autour, des planches pour circuler et éviter la boue lors des pluies. Que de souvenirs ! Aucun magasin au début, un petit camion qui passait vendre le nécessaire. Le car pour aller à l’école dans un village assez lointain, la cantine… Les joies de l’ascenseur souvent en panne pour rallier le septième étage. Les disputes des voisins du cinquième qui se soulageaient en jetant des disques (ceux de leur fille) par la fenêtre…
Puis la deuxième année, l’entrée au CM2 dans une école neuve, juste en face de l’immeuble. Finies les tranchées, moins de bruit. La terre enlevée pour les constructions a été regroupée pour former une petite colline qui a fini par verdir et devenir une piste de luge lors des meilleurs hivers. Tout l’espace entre les HLM était un espace piétons où les écoliers se retrouvaient en fin de journée pour expérimenter les joies du patin à roulettes. Cette dernière année à l’école primaire fut sans doute une année exceptionnelle pour les marchands de patins car il fallait changer souvent les roues usées par le bitume. Les enfants circulaient librement, pas de voitures, de trottinettes électriques, pas de mauvaises rencontres. C’était le temps des jeux de cour avec l’élastique dans les poches, la corde à sauter, les balles de jonglage…La jeunesse, plus de liberté, moins de contraintes…
2023.06.08 jeudi
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