Au fil de sa longue route sinueuse, harassante.
Elle avait navigué aux vents solaires,
tracé sur la Voie lactée des lignes éphémères.
Des images magnifiques d’immenses palmeraies
défilaient sur la voute céleste comme pour de vrai.
Dans les champs d’astéroïdes elle allait glaner
des brassées d’étoiles filantes juste nées.
Sur le tapis de nuit des empreintes…
des traces, anciennes, profondes ou succinctes.
Ici, un espace de vies hasardeuses fut détroussé,
des forêts de géants aux frondaisons larges débroussées.
Aveugles et sourds aux alertes, des hordes d’humains inconscients
avaient pris pour cible, sans esprit conséconscient,
une nature innocente. Ils l’avaient dupée, pillée,
du sous-sol à la mer, des sommets blancs aux vertes canopées.
Un jour vint où les abeilles moururent de butiner.
Au matin suivant il était trop tard pour procrastiner.
Bientôt la nature de sa chimie suivit l’axiome,
L’humanité, presque entière, se fondit au biome.
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