Un Premier Vers Pour La Feuille par Christine


Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage,

Défiant les Dieux de l'Olympe et le grand Neptune,

Ou comme Armstrong a posé le pied sur la lune

Dans une grande Iliade au-delà des nuages.

 

Quand de mon jardin et mon village aurai marre

Je larguerai les amarres !

 

Mon moderne esquif n'a ni voiles ni grand mât,

Sans fusée il obéit à la gravité.

Mais si brusquement de partir j'ai décidé,

Fidèle, toujours il m'attend, prêt, il est là.

 

Quand de mon jardin et mon village aurai marre

Je larguerai les amarres !

 

Au clair matin, le cœur léger, je partirai

Vers des contrées imaginées ou aperçues

Voir les trésors, les merveilles et les secrets

Que jadis Hommes bâtirent de leurs mains nues.

 

Quand de mon jardin et mon village aurai marre

Je larguerai les amarres !

 

Mais pas question pour moi de courir l'aventure.

Mon âme n'est point téméraire ou frivole.

S'il faut que j'affronte les Sirènes et endure

Les affres et les dangers, mon désir s'envole.

 

Quand de mon jardin et mon village aurai marre

Je larguerai les amarres !

 

J'irai à midi gravir les marches de pierre,

Embrasser l'horizon montueux

Tout vibrant de chaleur et de grands soleils bleus

Que tant d'autres avant moi parcouraient hier.

 

Quand de mon jardin et de mon village aurai marre

Je larguerai les amarres !

 

J'irai dans les Cités au crépuscule, marcher

Et sentir les parfums emmêlés du passé

Et du présent, dans les ruelles et sur les places,

Au bord des quais, voir les cafés et les palaces,

Et dans la foule entendre les voix et les accents

Et parfois même des chants au pied des monuments.

 

Quand de mon jardin et de mon village aurai marre

Je larguerai les amarres !

 

J'irai dans les forêts sombres, sur les chemins

Où la lumière et les oiseaux, discrets, musardent

À la recherche des sources et des cascades,

Faire des bouquets de branches, de fleurs, de parfums,

Entrelaçant mille couleurs de-ci de-là

Qui me diront à la maison: c'était là-bas...

 

2024.03.21 jeudi

Le premier vers est celui de Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage de Joachim Du Bellay

Source : bonjourpoèsie, le site

 
Et puis pour écouter l'adaptation de M'sieur Georges Brassens, c'est PAR-LÀ
(Désolé pour la publicité en prologue à la chanson.)

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