Le sujet est posé, laissez-moi vous en conter l’idée :
Miséricorde, petit village accroché à la colline, ses habitants du haut et ces habitants du bas, au milieu une fontaine, une eau miraculeuse qui prodigue au Miséricordieux santé de fer et qualités de cœur.
C’est l’eau de cette source que puise le boulanger, pour dès potron-minet la lie à son blé. Nait le meilleur des pains, le pain de la concorde qui rassemble toutes les âmes de la Miséricorde.
L’ami du pain pétrit, malaxe, pèse et soupèse, coupe et boule, laisse tourner le pétrin qui réveille le minou, laisse l’odeur du pain titiller les naseaux de la belle boulangère qui accourt aussitôt pour mordre le croissant chaud contre un petit bécot.
Et sitôt le pain cuit, arrivent tous les amis, bons mots et nouvelles fraiches. On vide son sac pour le remplir de miches et de faluches, de pognes et de couronnes, on palabre, on échange, on charrie, les fâcheries s’envolent au vent, on repart content, le pain polka en petit pas de danse et le bâtard en reconnaissance.
Le malheur prend la forme d’un surcroit de bagage sur les hanches logé de la belle fournière qui, pour ne plus céder au fumet des chaussons décide d’aller crécher quelques temps chez sa mère.
Laissant notre boulanger dans le fond de son lit, les sangs tout retournés, le four tout refroidi.
Plus de farine, plus de souris, le chat a changé de crémerie.
Et la mitronne, anorexique, a épousé son gourou diététique.
À la fontaine l’eau s’est tarie, et les rancœurs sont ressorties. Dans les chaumières on prend parti entre la femme ou le bon pain. Les hommes perdent la tête et les pistolets sortent de sous les maies.
Moralité : le pain c’est la vie, s’en priver c’est la perdre.
2024.11.14 jeu.
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