Comme Un Volcan par Hug

Ce jour

Ici

Caldera,

ton départ fit faille en mon cœur, je m’y suis effondré, à mes yeux la lave a fait coulées de peine à présent refroidie. Depuis les fractures ont cicatrisé, la croûte a cristallisé. Aujourd’hui notre histoire n’est que cendres, je peux dans le cratère de son souvenir déambuler sans crainte de me brûler le tendre. De vagues images de toi s’échappent en ridicules fumerolles, leur odeur même a perdu de leur animal attrait.

T’en souviens-tu ? c’est sur une plage de l’Atlantique, que tu fis éruption dans ma vie comme un massif naissant. Tu m’apparus cette première fois alanguie, sans manteau, ta dorsale océanique provoqua sans prémices un séisme force 8 sur l’échelle de riche cœur.

En moi un rift s’ouvrit, mon corps tremblait, mon sang tourna magma, circulant en nuée ardente à travers mes cheminées veineuses, de chaque pore geyser jaillissait une humeur basaltique. Un tsunami d’émotion m’engloutit tout entier pour me déposer sur tes cônes.

Des mois de déséquilibre entre cures thermales, qui me laissaient molasse, et nuits volcaniques s’achevant sans panache m’ont épuisé jusqu’au noyau. Je suis au fond du puy, j’y cherche l’idéal minéral, je glane quelques obsidiennes étincelantes, de quoi décorer la chambre qui abrita nos tectoniques mouvements.

 

Sache enfin, Caldera, que lors de mes promenades je ramasse de pleines poches d’une roche particulière dont la nature friable, poreuse et de poids négligeable est comparable à celle des souvenirs que j’ai de toi. De retour à la cellule, je prends soin de réduire en fine poudre ma collecte de pierre ponce, j’en remplis l’ampoule du grand sablier, les grains durs coulent par le col étroit, lentement, très lentement, le plus lentement possible, ainsi le temps qui me sépare de toi s’étire de minutes en années, l’oubli installe son paravent et je t’endors.

 

Il serait, tu en conviendras, malvenu de te saluer.

 

Lahar-Lapilli

2025.03.20 jeu.

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