Aventure
Il faut absolument que je m’extirpe de ce bus bondé. Là, collée à la vitre, j’explose. Il faut que j’avance, que je pose mes huit pattes sur un de ces humains. Lequel choisir ? Celui-là, debout, il est pas mal avec son cou de girafe. Il me plaît son chapeau. Il a l’air bien douillet. Je pourrai m’abriter à l’intérieur chaque fois qu’il le déposera dans un coin de sa tanière et y attendre tranquillement le retour du printemps. J’avance gracieusement sur le bord des sièges. Soudain, le bus freine. Secouée, je suis projetée miraculeusement sur le pardessus de ma cible. Pourquoi cet homme est-il si énervé ? Il rouspète, il pleurniche. Dans cette foule, chacun fait comme il peut pour garder son équilibre. Ai-je bien choisi ? Catastrophe ! Que se passe-t-il ? J’émerge, étourdie. Mon homme s’est jeté sur le seul siège vacant. J’ai frôlé l’écrasement.
Un peu plus tard, nous sommes dehors devant la gare Saint-Lazare : je la reconnais. Mon transporteur a rejoint un pote. Ensemble, ils discutent de tout : de rien plutôt. Soudain, le pote parle à mon futur hébergeur de son pardessus. Il lui conseille de rajouter un bouton à l’encolure pour être plus élégant. Moi je les trouve très bien comme ça l’homme et le pardessus. Ils sont bizarres ses humains. Vivement que je sois à la maison pour tisser ma toile.
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