Mon coeur, lui, s'est mis au rythme comme pour s'habituer à ce qui l'attendait.
Si je mets un pied là-dedans, je vais devenir sourd, assurément...
Allez, entre, me disent mes amis en riant tout en me poussant à l'intérieur.
Je n'entends plus rien, ou presque, tellement la musique est forte, il fait sombre, j'ai déjà envie de repartir.
"Alexandrie, Alexandra, j'ai plus d'appétit qu'un barraccuda..." Bof non, je n'ai plus vraiment d'appétit. Mes spaghettis tournent dans mon ventre comme dans le tambour d'une machine à laver avec les vibrations ambiantes...
La boule à facettes tourne, ma tête aussi, dans l'autre sens.
Je me retrouve sur la piste je ne sais pas comment, comme happé, aimanté, hypnotisé pas les jeux de lumière, au milieu de silhouettes qui se déhanchent dans tous les sens autour de moi.
J'observe un moment, je détaille chaque mouvement, chaque geste, et hop, je me lance.
La musique me semble encore plus forte, ma cervelle va exploser.
"Stayin’ alive, stayin’ alive, ah, ha, ha, ha, stayin’ aliiiiiiiive."Les Bee Gees me narguent. Vais-je résister au beau milieu de ce vacarme, entre la musique trop forte et les gens qui hurlent pour se faire entendre... ?
Tiens, d'ailleurs, c'est le rythme requis pour les compressions thoraciques lors des premiers soins. Je pense qu'on ne va pas tarder à les expérimenter sur moi.
Je me dandine d'un pied sur l'autre en essayant de garder la cadence, et voilà que je me transforme en Nono le petit robot, fidèle compagnon de Ulysse 31, ou de quelqu'un essayant de se libérer d'une camisole de force.
"Et tu tapes, tapes, tapes, c'est ta façon d'aimer Ce rythme qui t'entraîne jusqu'au bout de la nuit"... C'est moi qui suis tapé, abasourdi, et ça enchaîne "High energy, your love is lifting me"...
Ah ça oui, merci Evelyn Thomas, de l'énergie il va m'en falloir pour tenir et trouver le rythme sans avoir l'air d'un esquimau pris dans les glaces…
Les tubes se succèdent, toujours plus rythmés, tous les danseurs chantent, ou plutôt crient, ils ne feront pas carrière dans la chanson c'est sûr.
4 heures du matin, la musique s'arrête, mon coeur aussi. Mon souffle, lui, a fait ses valises depuis longtemps, pour partir dans un lieu calme et désert.
Je rassemble les parties de mon corps qui ont survécu, remets tous mes membres dans le bon ordre, et je sors dans le matin frais, exténué, mais heureux au fond de moi...
2025.10.16 jeu.
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