"Appelez-moi Ismaël !" Le brigadier-chef Gabriel avait deux hommes avec lui mais il avait besoin de renforts. Comment assurer la surveillance à l'arrière de la bâtisse, côté plaine. De ce côté-ci les bois et les fourrés permettaient de se dissimuler. Mais à découvert impossible de ne pas être vu !
Lorsque le plus jeune des deux hommes lui tendit son portable Gabriel essaya de faire comprendre à son chef l'urgence de mettre en place un dispositif plus large pour boucler toute la zone.
Quinze minutes plus tard un gars les rejoignait. C'était un petit homme tout en poils, hirsute et fumant un cigarillo. Son blouson et son pantalon trop court n'avaient pas vu de lave-linge depuis des lustres. Ses baskets d'un autre temps ne devaient pas le mettre à l'abri des flaques d'eau. En s'approchant il fit un signe de la tête.
- "Doukipudonktant ?" demanda Gabriel excédé à son acolyte le plus proche !
La soirée n'allait pas se passer dans la convivialité. Pourquoi lui envoyait-on cet hurluberlu ??
La nuit commençait à tomber. Dans la grande bâtisse, en face d'eux, une fenêtre était éclairée derrière les volets. Il fallait attendre que l'homme sorte et le prendre en filature. On se mit à poireauter.
Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves.
2022-11-10 jeudi
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