Poème à Grâce
Elle a garé sa cage sans âge devant la gare
Le cœur sec comme l’erg qui s’étend sans retard.
Elle sort son corps usé et claque la portière
L’âcre de l’âge est là sans retour en arrière.
La grâce l’a quittée et la souplesse aussi
Et l’arc de son dos et ses acrobaties ?
La danse c’était sa vie, tout ça s’est bien fini.
La rage la traverse, il faudrait qu’elle oublie.
Elle arrive à l’arrêt, note le retard du car.
Le car vient d’un ailleurs, ailleurs de l’été
Ailleurs où elle créa des spectacles au hasard
Des spectacles adorés, admirés, acclamés.
Elle attend, elle attend, au gré des souvenirs
Plus de grâce, plus de rire, rien ne peut revenir.
Le car est arrivé, il descend tout courbé
Lui le grec son ami, l’amour de son passé.
Ils se sont contemplés puis sont partis émus.
La voiture les mena dans une forêt perdue
Et sous le chêne l’osmose à nouveau se créa
Leur vieillesse se gerça et le chevreuil réa.
2024.03.21 jeudi
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