Et qu’importe d’où sont ceux qui s’en vont
ils nous ont quittés pour des allers sans autant de retours.
Avec nous ils firent quelques pas ou de long parcours
par voisinage, amitié, par amour.
Nous nous sommes accompagnés de loin en proche
à travers rues, prés et forêts, les deux pieds hors les poches,
de retour au nid par chez eux chez nous
on s’attablait un peu pour discuter le coup
par les regards, l’écoute, les sourires brillants,
le silence parfois suffisait à entretenir notre réunion
les yeux bruyants de larmes en effusion
faisaient nous embrasser ou tenir le menton,
le jeu de barbichette avait place d’honneur
chassant de par chez nous le sérieux de la peur
et quand le gueux malheur frappait aux carreaux
chacun sortait de sa manche le manche et le marteau
les enchères ne montaient guère pour attraper le cordon
les souvenirs, l’espoir, l’avenir filaient, et bien, bon coton.
Si l’on pleurait pleines bassines
on les versait fissa en la piscine,
les beaux jours reviendraient, on allait vite reprendre
la nage en eau calme et les projets de voyage au pays du tendre.
Ils en sont passés sous les frondaisons de la terrasse
des gens très aimés ont laissé traces
d’autres un peu moins, les inconstants, les frivoles, les volages
vite pardonnés par le temps passé ou le bénéfice de l’âge.
Nous restons peu au présent à attendre le cri de la rouille
Du portail qui se refermera sur notre ultime vadrouille.
Et qu’importe où s’en vont ceux qui sont venus
nous aurons ensembles tant aimé et bien vécu.
2024.03.21 jeudi
Le premier vers est celui de Au bord du quai d’Émile Verhaeren
Source : bonjourpoèsie, le site
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