La Mona Monologue par Éric

Bon sang, mais qu’est-ce que je fais là, qu’est-ce qu’ils ont tous à me regarder. J’en ai vu passer des millions de gens depuis ma création au 16ième siècle et surtout depuis que je suis exposée il y a un quart de millénaire. Certains sont même venus plusieurs fois. Heureusement qu’ils m’ont lassée quelques temps en repos dans ma tombe. Si je suis heureuse que tu m’aies redonné vie, Léonard, je suis fatiguée de ces milliers de gens qui défilent chaque jour du matin au soir devant moi. Si ça ne se voit pas forcément sur mon visage, tu reconnaitras malgré tout mon air désabusé, à vrai dire je n’inspire pas la joie, à peine un amusement. Et puis tu aurais pu mettre autour de moi, plus de couleur histoire d’égayer mon environnement.

Je sais que ce n’est pas moi que les gens viennent voir, mais ton talent Léonard et surtout maintenant les millions qu’il représente.

Il faut dire que c’est du grand art, un art sacré et que la symétrie, la géométrie, les proportions, les émotions que cette œuvre suscite est ce qui se fait de mieux parait-il, depuis des siècles.

Mais vois-tu, je ne peux même pas apprécier ce travail, personne, personne, entends-tu n’a pensé à me présenter un miroir et ce ne sont pas les millions de selfies qui ont été pris à mon insu qui peuvent me rendre compte de ton art. Ma vie n’a plus de sens Léonard, j’en reste figée….

2024.02.08 jeudi

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