21h. Une femme, avec une valise... par Christian-Louis Rojane

Avant d'arriver à la gare, cette femme avait de quoi douter de sa décision. En effet, dès le matin à l'heure du café, elle s'inquiétait déjà de l'absence de son compagnon parti la veille après une dispute et quelques gestes violents.

La raison était due à la mort de Grotas le petit chat que l'homme avait fortement frappé parce qu'il avait cassé son smartphone en le faisant tomber.

 

Toute la journée elle essaya de joindre ce monstre sans résultat jusqu’à un appel inconnu qui lui parvint dans la soirée.

"Je reviens ce soir par le train de 20h40."

Elle reconnut la voix.

 

À l'heure dite, elle était là , sur le quai  à suivre de ses yeux les vitres de chaque wagon, une valise à ses pieds.

Mais dans cette valise elle n'avait mis que des vêtements lacérés, des photos déchirées, des lettres froissées.

RIEN. Personne ne sortit du train.

Le massacreur n'avait pas osé venir s'excuser, de honte ou de peur.

La rupture était alors définitive.

21h... Après un coup de sifflet, le train repartit.

La femme s'en retourna seule, laissant la valise sur le quai.

Quelqu’un a pu l'entendre crier "J'M'EN FOUS, J'IRAI DEMAIN ADOPTER UN AUTRE PETIT CHAT AU REFUGE D'OYONNAX ".

Mais à 22h 30, le train s'arrêta dans son retour. Un homme en descendit.

Il était seul sur le quai à reconnaître sa valise.

Ainsi, on ne doit pas battre des animaux de compagnie pour un motif si futile parce qu'alors on se punit soi-même...

 

2022.10.13 jeudi

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