Se réveiller juste après minuit et sourire à toutes ces heures qui restent à dormir ; ou à insomnier.
Entendre le chat déambuler dans la chambre, attendre sa venue sur la couette.
Éplucher les légumes pour la soupe en chantonnant une vieillerie des années soixante-dix.
Ouvrir le placard de la vieille maison, souffler la poussière, découvrir des souvenirs à décortiquer.
Au petit matin, la forêt, la fraîcheur, les framboisiers, le son du bidon à lait en alu qui tinte à la ceinture.
S'installer le premier au cinéma.
Coller des timbres, de vrais timbres postaux, de ceux qui nécessitent la langue pour qu'ils restent en place tout au long de leur voyage.
Siroter un café à juste température sans compter le temps qui passe.
Passer le long d'une école, maternelle ou primaire, au moment de la récré et se repaitre les oreilles des cris de marmailles.
Regarder la télévision en coupant le son ou l'écouter en coupant l'image. Ou bien encore regarder la radio simplement.
Réussir à lacer ses chaussures de façon à ce que les quatre boucles et les quatre brins soient parfaitement égaux en longueur.
Chausser ses lunettes après les avoir mé-ti-cu-leu-sement nettoyées, trouver que l'on voit beaucoup mieux, mieux que jamais auparavant.
Ranger les livres de sa bibliothèque pour que tout soit bien aligné, puis tout déranger ensuite pour qu'un désordre joyeux prenne place.
Brasser plus que nécessaire un yaourt plein de nature dans lequel une dose coquette de gelée de framboises barbotent en riant, tourner, tourner, tourner la cuiller jusqu'à obtenir une fine consistance appétissante. Laisser l'envie gourmande danser sur le bout de la langue. Et lentement, avec un délice profond déguster à petit dose la merveille rosée.
Se dire "ça va !" dans le miroir au matin.
2022.13.10 jeudi
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