LA LECTURE
(Réflexions après lecture d'une fin d'histoire de G. Simenon)
Des hiéroglyphes à l'invasion de l'I.A. Du scribe à la machine à écrire, d'un clavier d'ordinateur au téléphone pouvant tout faire... chaque temps a vu la concrétisation de la lecture.
Les instituteurs lisent lentement leur dictée aux élèves, les enquêteurs Bourrel et Maigret lisent leurs constats face aux délinquants. Ce fait est partout devant nos yeux étant la constatation, l'imagination devenue réalité en support des connaissances.
De remonter les marches du labyrinthe nous pouvons voir que, dès les grottes découvertes, des taches rupestres s'étalaient pour témoigner d'une peur, d'une adoration ou d'une interrogation. Chacune provocant alors des borborygmes incompréhensibles à cette époque mais bien compris avec le temps.
Bientôt sont apparus des incunables ornés d'or et d'enluminures en début de page.
Celles-ci incitaient à les lire et relire pour mieux comprendre leurs mots.
Ainsi se rependit laquelle lecture dans les diverses sociétés emprises de connaissances.
Depuis ces ans, les fabulistes, les dramaturges, les romanciers et même les publicitaires ont largement utilisé cette expression pour attirer notre attention.
Certains récitants, tel que Luchini, s'obligent à accentuer leur ton et bien détailler les ponctuations ou la grammaire dans chaque phrase lue préservant la didascalie de l'auteur concerné.
Aujourd’hui, il suffit d'avoir un " téléphone à tout faire ", une tablette peu chère pour lire n'importe quoi.
Un méprisant inventeur a même pu créer une affreuse application. Dans cette contestable option nous lisons tout ce qu'il ne faudrait pas lire.
Rappelons-nous qu'avant il fallut déchiffrer les signes puis apprendre les lettres des divers alphabets, puis en imaginer des phrases pour en emplir les pages des livres.
Moi je profite d'une tombée d'étagères pour y relire quelques passages m'ayant marqué.
Ainsi rien qu'hier soir j'ai retrouvé La Fontaine, Verlaine. Jules Verne, Hugo, Vilmorin et Uderzo.
J’attends déjà la prochaine tombée de livres aux pages cornés d'auteurs et d'autrices maintenant jaloux.
Oui je n'ai jamais fumé, sauf de correctives colères envers mon vieux chat qui se croyait abandonné à en griffer les couvertures de plusieurs bouquins gisant au sol.
Je ne peux concevoir que mes lectures ne soient que volutes s'éparpillant dans l'oubli.
Bien installé sur mon canapé, libéré de ma veste d'intérieur, bras de chemise retroussés, j'apprécie ainsi chaque mot alimentant mon plaisir.
Mais dans ma tête s'imprime une curieuse pensée en souhaitant que le méprisant inventeur de l'I. A. termine sa première phrase par le dernier mot de cette offense envers mes yeux et ceux de tous mes amis.
2024.12.12 jeu.
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