Pourquoi je lus ? Pardi pour passer le temps. Parce que pour mézig, si c'est pour essayer de se coucher un peu moins bredin qu'en épaillant le matin, ça sent fort l'histoire sans fin ni espoir avec tous mes courants d'air. Petit, il y a eu des prémices. Le dictionnaire pourtant, je ne le lisais pas. Je regardais les images et les planches, quand dehors, le mauvais temps empêchait cabane et autres jeux. Tout comme le catalogue Manufrance. En tout cas pour des débuts, c'était du lourd. Indécrottable paresseux à l'école, je dois remercier Mme Martin, prof de français valeureuse, qui désespérant de nous intéresser à quelque chose, se mit dans l'idée de nous faire lire l'Enfant de Vallès. Je ne sais pourquoi, alors que justement il faut dire pourquoi, mais cette lecture m'a happé et d'indifférent, fit de moi un amoureux des livres, de leur enchantement, de ces mots et leur assemblage, capables de vous scotcher tout autant que vous transporter.
Je lis (là) ? Oui toujours, le charme opère toujours. Mais je deviens difficile dans le choix du bouquin et lent à sa consommation. Si ! Quand un livre, de prime abord pas barbant, est aussi long à lire qu'à écrire, on est lent. S'il n'y a pas la furie des éléments et/ou des âmes, de contrées désolées et improbables, d'horizons lointains ou marginaux, j'ai du mal à suivre le tumulte des hommes, et déjà, à trouver volume à mon débit. Je patine devant les étals, à chercher dans les titres, les couvertures, les quatrièmes, l'accroche propre à me faire démarrer et parfois, je m'en contente, je relis (là).
Mais bon cahin-caha, mot par mot, cependant toujours avec envie et distraction, comme j'écriras, je liras.
2024.12.12 jeu.
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