Instrumentautobiographie par Agnès


Comme une Belle endormie, je suis née d’un baiser

Sur ma bouche posée, pour me donner la vie.

J’entends l’air qui monte le long de sa colonne,

Du bas de son diaphragme, au bord de l’embouchure

Le souffle chaud de Miles se jette dans mes tuyaux

Et libère l’ascenseur qui part pour l’échafaud.

 

Au pays de Buffalo,

Près du Rio Bravo

Aux Gringos d’Alamo

Je joue le Degüello, 

 

Si les trompettes rient à mes contrepèteries

Moi je rie aussi, joues inouïes de Dizzy

J’ai tant ri que j’en ai fait des couacs

Et suis partie, punie, dans une clique à Forbach.

 

Un jour j’ai remplacé une clarinette aphone,

Dans les mains de Maurice j’ai touché le divin

Pour un aria de Bach dans l’Abbaye de Beaune

Et finir en coulisse dans les bras d’un trombone.

 

Et quant à l’heure ultime, sonneront celles du jugement

J’partirai sans tambour, mais en ma compagnie

Me joindre à mes aïeux et jouer avec eux

Pour faire tomber les murs, l’air de Jéricho.

 
2025.04.17 jeu.
.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

vous vous nous nous