La Nuit Était Sourde,... par Christine ALL.

 
La nuit était sourde, et dans cette nuit d'encre les soleils de Van Gogh, tels d'immenses tournesols, s'étaient invités comme au fond de nos gosiers réchauffés par le tafia et ils tourbillonnaient, comme nos pensées, nos désirs et nos rêves.

La nuit n'était alors plus sourde mais bruissante et joyeuse ; les rues n'avaient plus besoin de mener au café : celui-ci avait déversé ses buveurs, dès lors, toutes les rues alentour formaient le café qui enflait et s'épanouissait comme nos rires, souvenirs et projets partagés : le café ÉTAIT le monde tel que nous le rêvions : un lieu où l'impossible devenait possible et où l'illusion fusionnelle fonctionnait.

Et quand pointait le petit jour, c’était comme si des éclats de vie s’éparpillaient telle une volée de moineaux pour mieux se retrouver le soir prochain à réinventer un monde.

2025.09.18 jeu.

« La nuit était sourde, les rues menaient au café, le pavé renaissait dans les aubes de zinc… »
[Phrase attrapée dans La Bonne Peinture, nouvelle contenue dans le recueil Le vin de Paris (page 243, Éditions Gallimard coll. folio.]
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