Le Premier Jour... par Hug

Du premier jour de ma vie en atmosphère terrestre j’en ai bien peu de souvenir. Tout au plus un sentiment d’inconfort à traverser le miroir par un passage délicat, à la fois souple et restreint, mais aussi une grande inquiétude lorsque la lumière fut.

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Le premier jour de chute en amour a débuté par une vraie chute.

La belle Mauricette m’avait nana-nananère depuis un moment sur la place au milieu du quartier, elle me plaisait bien. J’étais à bicyclette, je jouais le filou fier sur mes deux roues depuis que, peu avant, les roulettes se soient perdues par le grenier. Je restais novice, malhabile dans les manœuvres à faible allure, c’est en voulant éviter de chuter que je tomba(i). Mon genou s’en souvient encore, à l’évocation de ce drame de juvénile, il me démange le gueux.

 

Je me suis relevé, piteux, mes larmes aux joues, au genou une cascade de sang… enfin une écorchure mignonette. Belle Mauricette aurait pu me traiter de mauviette, non pas, elle avait du cœur ma Juliette, elle s’approcha, pris son mouchoir tout bien plié et avec délicatesse elle essuya mes joues, mon genou. Mes sanglots se firent moins longs. Je la remerciai. Je me sentais bien.

 

Elle m’aida à remettre mon destrier sur ses caoutchoucs mous, on alla s’asseoir près du canal et l’on se promit de s’aimer toujours jusqu’à la semaine suivante.

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Le premier jour de collège fut un cauchemar.

Une troupe de gosses au milieu d’une cour fermée. Ça piaille. Ça rigole. Ça se raconte l’été. Sauf moi. Je ne connais personne, pas une tête ne me revient, elles viennent de quelle planète toutes ces têtes bien coiffées.

L’appel débute. Constitution des classes ; prise en charge par les profs ; marche en rang jusqu’aux salles de cours. Petit à petit l’espace se vide jusqu’à ne contenir que deux enfants, Robinsonne et Robinson de la rentrée scolaire. On ne se connait pas mais nous avons déjà un point commun.

Un adulte promenant un balai nous aperçut enfin. Question. Réponse. Incompréhension. Du balai, le bonhomme nous indique la direction du bureau du directeur. Après consultation des listes et quelques coups de téléphone le principal, avec un sourire lumineux, nous expliqua que nous étions attendus à l’autre collège de la ville, les dérogations n’avaient pas suivies.

Après deux semaines je quittai copines et copains pour une seconde rentrée dans le collège tout à côté de chez moi.

2025.09.18 jeu.

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