Le premier jour où se créa notre planète bleue, nul ne put en témoigner hormis le Créateur qui d'un seul doigt la fit tourner sur elle-même.
La première fois que j'ai dû m'en rendre conscient j'ai vu le grand soleil se coucher ne laissant éclairée que sa petite veilleuse dans la nuit.
Les premiers jours de ma vie, plein d'inconnus se sont penchés sur mon berceau sans même voir que, déjà ne montrant rien, je les observais.
Les premières fois qu'ils m'ont "chantouillassé" une ritournelle, ils n'ont pu que me faire pleurer comme une fontaine.
Le premier jour où s'ouvrirent les grilles de mon éducation j'ai dû me dire " Y vais-je ou n'y vais-je pas ?"
À chaque fin de mois, ramenant mon livret de notes à la maison, je redoutais la réaction de parents exigeants.
Alors dès les premiers jours de mon adolescence, par curiosité et bravache, j'ai marché jusqu'au Champ de Mars pour saluer la dame de fer en équilibre sur le Paris embouteillé.
Il m'a semblé la voir danser, d'un pied puis de quatre, un french cancan endiablé. Ce jour-là, sur le chemin du retour je me suis surpris à sauter sur chaque trottoir emprunté suivant les traits d'une marelle blanchie à la craie. (Où donc se niche ma folie ?)
Le premier jour, quand du bout des lèvres tremblantes j'ai donné un vrai baiser à ma préférée, mon cœur s'est emballé sans pouvoir le maîtriser. Pourtant, rouge aux joues, nous en avions ressenti un immense accord partagé.
Puis ce fut l'appel d'un service appelé militaire. Heureusement qu'on m'avait envoyé dans une section musicale et de ce fait ces longs jours me furent agréables malgré tous les conflits présents à ce moment-là partout sur notre Terre devenue cramoisie.
À mon retour, les premières fois que nous a souri l'enfant de notre union, nous avions compris ce qu'étaient les joies et l'attente des prochains jours.
Ainsi, par exemple, l'Hallelujah de Léonard Cohen nous propulsa dans la réalité du présent. (la preuve à voir se dresser nos poils à chaque écoute tout comme les chansons-vérité de Graeme A .)
Mais toi, I.A., depuis le premier jour de ton apparition, tu viens piétiner le savoir de tous les chercheurs, de tous les médecins, de tous les grands seigneurs du présent et tutti quanti.
Oui toi, .I.A. te voir écraser les platebandes fleuries de nos auteurs, de nos poètes et de nos musiciens ; je t'avertis que j'ai déjà au fond de mes oubliettes, bien tassés plein de malfaiteurs provocateurs.
De tant et tant de souvenirs des premiers jours et des premières fois, nous savions que notre aventure, dans le giron de cette grosse boule désunie, le futur nous conduirait malgré son prix vers de plus beaux jours encore.
Alors trente minutes, une heure, une année, dix ans ne suffiraient pas pour révéler nos découvertes ainsi gardées secrètes.
Corinne, Christian et petit Louis
2025.09.18 jeu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
vous vous nous nous