Les rues menaient au café mais depuis longtemps il avait renoncé à le boire, ce petit noir censé remonter le moral et bien démarrer la journée. Depuis quelques mois, son estomac lui jouait des tours, plus de café, plus de boissons alcoolisées. Les plaisirs de la vie se faisaient de plus en plus rares. Victor pressa le pas.
Le pavé renaissait dans les aubes de zinc, le jour se levait péniblement, tout comme lui. Chaque matin, il trouvait de plus en plus laborieux de se lever, se préparer. Arrivé devant le café, il en était là de ses interrogations, ses doutes, ses incertitudes. Il contempla son reflet dans la vitre du bistrot. La lumière venant du zinc produisit comme un déclic dans son cerveau, une sorte d’illumination soudaine. Alors, il fit demi- tour, remonta la rue. La nuit n’était plus aussi sourde, la circulation reprenait petit à petit. Mais Victor comprit ce jour-là que le mieux à faire était de retourner se coucher. A défaut de recommencer une nouvelle journée si semblable à toutes les autres, il choisit de prolonger sa nuit.
2025.09.18 jeu.
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