La Nuit Était Sourde,... par Michel

 
La nuit était sourde, les rues menaient au café, le pavé renaissait dans les aubes de zinc...

Les bouches d'égout baillaient, laissant échapper leur haleine fétide qui contrastait avec les odeurs de café qui s'échappaient par les fenêtres entrouvertes.

Les feuilles des arbres frémissaient sous la brise matinale.

Un chat apeuré par mes pas qui résonnaient sur les pavés miaula et s'enfuit.

Je marchais, léger, comme un automate, le cerveau encore engourdi par une nuit trop courte.

Quelques volets s'ouvraient lentement, d'autres se fermaient, grinçaient dans le silence qui m'enveloppait.

Une douce musique parvint à mes oreilles, m'invitant à pousser la porte du café, pour y trouver une chaleur réconfortante.

Le plancher grinçait sous mes pas.

Je m'installais au comptoir où déjà quelques personnes avaient pris place devant un café fumant, quelques-uns en silence, d'autres bavardant doucement, parlant de leur journée passée ou de celle qui allait commencer.

Je restais là, face à ma tasse, regardant les nuages de vapeur qui se formaient, tels des fantômes qui me ramenaient aux étranges cauchemars qui avaient hanté ma nuit.

 

Après un long moment, je suis sorti de mes pensées, et, revigoré par cet instant hors du temps, je poussais la porte, je me jetais dans la vie qui se réveillait au dehors et qui m'attendait les bras grands ouverts...

2025.09.18 jeu.

« La nuit était sourde, les rues menaient au café, le pavé renaissait dans les aubes de zinc… »
[Phrase attrapée dans La Bonne Peinture, nouvelle contenue dans le recueil Le vin de Paris (page 243, Éditions Gallimard coll. folio.]
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