Carnet De Voyageuse Immobile par Monique

 

Par M'dame Monique - 2024/10

Un jour l'idée me vint de monter au grenier et de faire un peu de tri dans  le fatras qui y était amoncelé.

Une vieille malle dans un coin attira aussitôt mon regard.

Elle était pleine de livres et de vieux prospectus.

Je me mis à farfouiller dedans, examinant les différents titres, quand  soudain je tombais sur un genre de calepin, à la couverture râpée, aux  pages jaunies et cornées, rempli d'annotations et de dessins.

Oh ! Quelle surprise ! Un carnet de voyage !

Je m'assis près de la lucarne sur un tas de vieilles couvertures et  l'ouvris à la première page.

Dans un rêve éveillé, je me plongeais toute entière dans le paysage  peint à l'aquarelle qui s'y trouvait représenté.

J'étais sur le pont d'un bateau, avec des passagers accoudés au  bastingage, scrutant l'horizon où l'on apercevait les contours d'un  archipel. 

 


Par M'dame Monique - 2024/10
Puis de page en page, d'illustration en illustration, je m'envolais vers de nouveaux horizons.

Je découvris d'abord une île à la végétation luxuriante, son lagon aux eaux turquoise, sa plage de sable blanc.

Tout autour de moi des palmiers, des cocotiers, balançaient doucement leur verts plumets sur un ciel d'azur. Je pénétrai dans une jungle épaisse, découvrant à chaque pas une nature et une faune d'une richesse époustouflante.

Là, un yucca dardait ses feuilles fines et très pointues.

Plus loin un beaucarnea au pied renflé laissait retomber sa longue chevelure vert foncé.

 

Par M'dame Monique - 2024/10


Ici, des tulipiers arboraient une superbe floraison d'un rouge éclatant.

Encore plus loin, je restai médusée devant un saucissonnier ou arbre à saucisses (ma foi, oui cela existe en vrai).

Et que de plantes extraordinaires je rencontrais : des strelitzia ou oiseau de paradis, des roses de porcelaine, des fleurs chauve-souris, des sensitives qui referment leurs feuilles au moindre heurt, des cierges de sélène dont les magnifiques fleurs ne s'ouvrent qu'une seule fois de la nuit à l'aube.

Une foule d'animaux peuplait ce lieu enchanté.

Au-dessus de ma tête, des oiseaux, aux couleurs chatoyantes, voletaient de branche en branche.

Je distinguais de grands perroquets, des perruches, des toucans, des calaos.

 

Par M'dame Monique - 2024/10

 

Ramenant mon regard plus près du sol, je me penchais pour admirer de minuscules colibris qui s'abreuvaient de nectar aux calices de fleurs somptueuses.

Continuant mon chemin, je levais de nouveau les yeux pour m'amuser des pitreries d'une bande de sajous.

Je restais là, à rire à gorge déployée, lorsque je remarquais un paresseux qui me regardait avec ses grands yeux étonnés.

Rouge de confusion, je repris aussitôt mon sérieux et ma route.

Je m'arrêtais, à quelque distance de là, pour observer les jeux d'un groupe de makis, à la longue queue annelée de blanc et de noir.

 

 

 

Puis-je --- Oh ! quel dommage ! Le carnet est fini ! Déjà ! Le voyage se termine et il faut reprendre pied dans la réalité. Hélas !!!

2024.09.12 jeu.

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