La main sur le cœur j'ai tant de joies à
donner.
À pleines mains j'ai tant de biens à partager.
D'en haut, la main divine à guider mon chemin
Pour d'une poche en sortir des bienfaits mutins.
Sur mon cahier, je dépose en simple main courante ce qui me vient dans le temps programmé de 30 minutes.
L'outil me servant de témoin a l'apparence d'un stylo. Mais en réalité il n'est que le reflet des mots me prenant par la main pour développer quelques actions.
Sans perdre la main, je vois sur le film de mes souvenirs le garçon que je fus apprendre la décoration et la tapisserie auprès d’un Maître-artisan.
Puis est venue l'année où Jeanne, ma mère, perdit l'ouïe et la parole après avoir croisé la méchante fée.
L'initiation rapide nous a permis de "parler" avec les mains le langage des signes.
Adolescents, ROBERT, mon père nous inculqua le solfège et la pratique d'instruments.
Cela nous a rapidement propulsés dans les hôpitaux parisiens pour égayer le séjour des enfants.
L’âge venant, chaque frère ou sœur a choisi son chemin.
Moi, j'ai pu profiter de la dextérité de mes mains pour pratiquer le métier de tapissier-décorateur avant de changer d'orientation.
Ailleurs j'ai pu constater que certaines mains ne servaient qu'à tenir des fouets, des armes et des pouvoirs.
Souvenons-nous de CHARLOT faisant tourner le monde en le claquant au-dessus de son art.
Blanches, noires ou jaunes... nos mains sont partout identiques même au pays de l'Absurde.
Partout où j'ai pu voyager, j'ai toujours gardé une poignée de main pour l'inconnu.
À regarder la paume de mes mains pour y dessiner les lignes de mon avenir, j'ai peur.
Faudra-t-il qu'elles me servent d'avant-garde pour ne pas tomber dans le noir ?
Aurais-je alors envie d'en faire un doigt d'honneur ?
Mais... les 30 minutes imposées sont trop vite écoulées.
Il ne me reste que le temps de terminer ma phrase par un grand coup de POING.
2024.02.08 jeudi
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