La Mona Monologue par Christian-Louis

                        MONNA LISA

 

Monna ! As-tu perdu ta vraie raison d'aimer

Quand tu n’étais pas célébrée partout ce monde,

Moins vénérée que les déesses de l'amour

Mais libérée d'un cadre et d'un morceau de verre

Bien loin d'une foule béate t'admirant

 

Monna ! Rappelle-toi quand nous allions ensemble,

Innocents, au bord d'une tranquille rivière

Pour s'y baigner en riant de nos apparences.

La pudeur était alors sans honte entre nous,

Rien de plus naturel nous unissant ainsi.

 

Monna ! Dis-moi qu'eusses-tu voulu en posant

Pour ce portrait montrant une drôle posture ?

Te voir alors sans fard sur ton pâle sourire,

Dans tes cheveux une mantille à peine vue,

Ce n'est pas toi... Ce n'est plus toi... là devant moi.

 

Monna ! Oui tu m'as reconnu, tes yeux me suivent.

Entre tous ces badauds je vise avec ma fronde

Pour que la vitre casse aux sons d'un monologue.

Cette prison n'aurait pu changer notre amour.

Nous sommes réunis à jamais pour toujours.

 

MONNA LISA, enfin je reviens te chercher

Pour te porter précieusement jusqu'au ruisseau

Et retrouver les jeux qu'on croyait disparus,

Seuls, loin de la grande ville abrutissante...

Seuls comme au temps de la découverte des sens.

 

Tristes gardiens, vous veillerez près d'un mur blanc

Là où n'était que la copie de mon amour.

Vous verserez vos pleurs dans les seaux des curieux

En faisant les cent pas pour une longue attente.

MONNA LISA, merci pour m'avoir offert ton coeur.

 

Viens, on va s'amuser,

Le temps ne compte plus.

2024.02.08 jeudi

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

vous vous nous nous