MONNA LISA
Monna ! As-tu perdu ta vraie raison d'aimer
Quand tu n’étais pas célébrée partout ce monde,
Moins vénérée que les déesses de l'amour
Mais libérée d'un cadre et d'un morceau de verre
Bien loin d'une foule béate t'admirant
Monna ! Rappelle-toi quand nous allions ensemble,
Innocents, au bord d'une tranquille rivière
Pour s'y baigner en riant de nos apparences.
La pudeur était alors sans honte entre nous,
Rien de plus naturel nous unissant ainsi.
Monna ! Dis-moi qu'eusses-tu voulu en posant
Pour ce portrait montrant une drôle posture ?
Te voir alors sans fard sur ton pâle sourire,
Dans tes cheveux une mantille à peine vue,
Ce n'est pas toi... Ce n'est plus toi... là devant moi.
Monna ! Oui tu m'as reconnu, tes yeux me suivent.
Entre tous ces badauds je vise avec ma fronde
Pour que la vitre casse aux sons d'un monologue.
Cette prison n'aurait pu changer notre amour.
Nous sommes réunis à jamais pour toujours.
MONNA LISA, enfin je reviens te chercher
Pour te porter précieusement jusqu'au ruisseau
Et retrouver les jeux qu'on croyait disparus,
Seuls, loin de la grande ville abrutissante...
Seuls comme au temps de la découverte des sens.
Tristes gardiens, vous veillerez près d'un mur blanc
Là où n'était que la copie de mon amour.
Vous verserez vos pleurs dans les seaux des curieux
En faisant les cent pas pour une longue attente.
MONNA LISA, merci pour m'avoir offert ton coeur.
Viens, on va s'amuser,
Le temps ne compte plus.
2024.02.08 jeudi
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